La Sicile et le sud de l’Italie

René LortieEurope et Maghreb 73-74, Italie 2 Comments

10 au 17 mars 1974

La Sicile, plus grande île de la Méditerranée, se trouve au carrefour des civilisations romaine, grecque, byzantine et arabe. On y fait souvent référence comme étant le berceau de la cosa nostra ou de la mafia italienne, mais ça ne représente que la face sombre et marginale de cette île aux charmes ostentatoires. Comptant plus de cinq millions d’habitants, sa population est concentrée dans les grandes agglomérations comme Palerme, Catane, Messine et Syracuse. Le tourisme, l’agriculture, la pêche et le vin sont les principaux moteurs de son économie. Sur le plan administratif, elle jouit d’un statut particulier lui conférant plus de pouvoirs que toute autre région italienne.

Nous sommes arrivés à Trapani au matin du 10 mars après une traversée de nuit depuis Tunis. Nous avons campé le premier soir sur un site près de la plage au pied d’une immense montagne volcanique.

Palerme

Le lendemain nous étions à Palerme où je « flippe » sur le prix de l’essence (265 lires / litre ou 1,67$ /  gallon). Par contre, on trouve du bon vin à 0,90$ / 2 litres. Je note dans mon journal : « Cependant, on est heureux d’être revenus en Italie. Les Italiens sont toujours aussi chaleureux et l’Italie toujours più bella ! »

À Palerme nous visitons les catacombes situées dans le monastère des Capucins, Piazza Capuccini. Visite macabre mais fascinante. Entre 1600 et 1930, des notables se faisaient embaumer et momifier avec leurs vêtements et littéralement accrocher aux murs de galeries souterraines.

Photo des catacombes par Giuseppe Incorpora, photographe (Palerme, 1834-idem, 1914)

Photo des catacombes par Giuseppe Incorpora, photographe (Palerme, 1834-idem, 1914)

C’est la plus grande réserve de momies au monde. Plus de mille corps y sont exposés dont celui de la petite Rosalia Lombardo qui y repose depuis plus de 90 ans. Celle-ci constitue une énigme scientifique car son corps, incluant les organes internes, est remarquablement conservé.

Un des plus agréables souvenirs que je garde de Palerme, qui n’est probablement pas propre à cette seule ville et pourrait s’appliquer à toute l’Italie, est l’odeur de café torréfié qui se répand dès le petit matin dans toute la ville. Que c’est agréable! C’est comme l’odeur des épices au Maghreb : indélébile souvenir et forte impression dans la mémoire. L’odorat est peut-être le sens qui imprègne le plus notre cerveau, en tout cas le mien 😉

L’est de la Sicile : Acireale, Francavilla et Taormina

Le mardi 12 mars nous campons au camping La Timpa à Acireale; celui-ci est situé sur une falaise rocheuse d’où on contemple la Méditerranée : unique. Allez voir le site actuel pour en admirer la beauté.

Le jeudi suivant, nous partons pour Francavilla où on doit rencontrer un certain Malatino, parent avec un oncle de Claire vivant à Montréal. Après quelques questions posées aux passants et quelques commerçants, on rencontre Giovanni qui parle anglais et qui connaît l’oncle de Claire. Il nous conduit chez les Malatino où nous sommes reçus comme de la grande visite. Cependant personne ne parle anglais ni français. Salvatore Malatino, en allant chercher du pain, ramène un monsieur très riche qui parle anglais. Il a une grosse voiture immatriculée dans l’état de New York. Il fait l’interprète un moment et retourne chez lui après nous avoir invités à venir le voir plus tard. Nous irons avec Salvatore prendre un brandy chez lui et le bonhomme nous fera faire une visite au jardin d’orangers de la place. Il nous fera aussi voir avec fierté l’endroit où ont été tournées certaines scènes du film Le parrain. Le soir, on est à Taormina dans un superbe camping sur le flanc d’une falaise dominant la mer. Celle-ci est d’un bleu-vert féérique. J’y passe des heures le lendemain à admirer les poissons, assis sur un rocher.

Le samedi 16 mars, nous quittons la Sicile pour traverser sur le continent vers Sibari. Nous y cherchons un camping et en trouvons un qui est fermé. Le gardien nous donne malgré tout la permission d’y camper. Le lendemain nous arrivons à Brindisi d’où nous prendrons le traversier vers l’île de Corfou en Grèce. En fait, nous achetons un billet pour Patras avec possibilité d’escale indéterminée à Corfou. Départ en soirée et traversée de nuit avec des grecs bruyants et fêtards.

Prochain article : La Grèce et l’île de Crète.

Comments 2

  1. Encore un plaisir René cette nouvelle incursion en terre européenne. C’est populeux la Sicile, surtout que certaines régions sont pratiquement non habitables. Et cet arrêt chez un membre éloigné de la famille. J’adore la photo, le crucifix sur le mur arrière ou la clé qui ressemble à une clef (ça fait plus ancien). Et la rondeur des joues de Claire…
    Je pense au quartier de mon enfance et les ruelles aux cordes à linge remplies de vêtements de couleur noire, sous-vêtements inclus.
    Merci à nouveau! Une photo de toi un moment donné??

  2. La Sicile, vraiment fascinante, colorée, superbe île en pleine Méditérannée – ses falaises, ses géraniums en abondance, le bleu de l’eau, sa beauté sauvage. Oui je me vois encore essayer de communiquer avec les membres de la famille sicilienne à Francavilla. Bien que la conversation était limitée, on a quand même eu du bon temps en leur compagnie. Le bon vin maison, leur accueil et de vivre des moments inoubliables dans un village au fin fond de la Sicile, vraiment très chouette. Tout comme la Grèce, ses paysages m’ont fait beaucoup rêver. Je me délecte à chacun de tes récits. Photos, musique etc. Très vivant, intéressant, merci René.

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